Fidèle aux valeurs qui lui ont été inculquées, Christophe Ledru applique consciencieusement les conseils du clan familial. « Maman disait toujours, travailles et tu verras un jour le fruit de ton investissement », nous confie-t-il. C’est donc déterminé que ce Forrest Gump des fourneaux compte bien courir plus vite que son ombre pour ne pas laisser filer l’étoile.
Si l’on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve, on sait en revanche que les souvenirs d’enfance sont parfois capables de déclencher une vocation. Pas vraiment copain avec le tableau noir, le jeune garçon du nord attend l’arrivée des vacances d’été aussi impatiemment que la cour de récré. D’origine bretonne, il profite des contours sauvages de la mer d’Iroise, le long de la presqu’île de Crozon. En comptant les cousins, ce ne sont pas moins de vingt personnes qui se retrouvent attablées dans la salle à manger de la grand-mère. De cette époque, Christophe Ledru garde en mémoire les bons gueuletons préparés avec amour de cette mamie gâteau, « elle nous cuisinait des encornets farcis à l’armoricaine comme personne. Même avec la recette, le résultat n’est pas le même. Il manque juste ce plaisir de savoir qui l’a fait. » Cette cuisine de l’instinct, le cuisinier l’a toujours gardé en tête. « Je dis souvent à mon équipe, goûtez, et demandez-vous si vous serviriez chaque plat à votre maman. »